PERSPECTIVES
MARCHÉS ET ALLOCATION
L’analyse mensuelle de nos experts
Notre scénario central
Directeur Général Délégué,
Directeur des gestions
OFI INVEST ASSET MANAGEMENT
La résilience des marchés défie la gravité.
Qu’il s’agisse des impacts de la guerre commerciale sino-américaine, des conséquences du « shutdown »(1), de nouveaux questionnements sur les investissements en Intelligence Artificielle (IA) ou des démêlées budgétaires françaises, les marchés restent d’un calme olympien : les indices actions restant près de leurs plus hauts et les taux se stabilisant à la baisse en s’offrant même une décrue de la volatilité.
Au-delà des déclarations fracassantes, les marchés se focalisent sur les fondamentaux : les chiffres économiques et les résultats des entreprises. Cette grille de lecture permet de mieux comprendre les niveaux actuels. La croissance américaine, certes en ralentissement, reste résiliente (avec les derniers chiffres à disposition en raison du « shutdown ») et, si l’inflation reste un peu trop élevée, la Réserve fédérale américaine devrait poursuivre son cycle d’assouplissement en décembre. Les baisses anticipées en 2026 sont de moins en moins optimistes, en accord avec notre scénario, nous conduisant à garder notre surpondération sur la dette américaine que nous renforcerons si les taux longs se tendaient à nouveau. Vue qui devra être amendée en cas de suspension par la Cour suprême des tarifs douaniers mis en place par Donald Trump.
En Europe, la croissance résiste malgré les effets de la guerre commerciale, et le déploiement ambitieux des plans allemands en 2026 devraient apporter un surcroît de croissance. Dans ce cadre, la BCE devrait avoir globalement fini son cycle d’assouplissement et nous restons neutres sur les taux longs en attendant des tensions (notamment sous l’effet de la hausse du déficit budgétaire allemand) pour reprendre de la duration.
Le marché du crédit, s’il reste globalement stable, nous apparaît toujours assez cher et commence à montrer des fragilités dans le secteur bas du crédit spéculatif à Haut rendement (« High Yield ») comme en témoigne la performance du compartiment CCC. Nous restons donc défensifs dans l’attente de tensions sur les spreads pour se repositionner.
La saison des résultats actions a de nouveau été positive, en particulier aux États-Unis dans le secteur de la technologie. Les résultats sonnants et trébuchants des « hyperscalers »(2) de l’IA sont là mais le questionnement sur la rentabilité à terme des investissements majeurs des entreprises s’accentue. Si les fabricants de pelles et de pioches se payent très chers de façon justifiée, encore faut-il trouver de l’or à terme. Ces réponses n’interviendront probablement pas avant la fin de l’année et les investisseurs se tourneront plutôt vers les anticipations de bénéfices pour 2026, assez attractives de part et d’autre de l’atlantique. Raison pour laquelle nous maintenons la neutralité sur l’Europe et les États-Unis malgré des performances atteintes pour l’année 2025. À noter, notre vue toujours positive sur le Japon, avec une nouvelle ministre pro-croissance, ainsi que sur la Chine qui devrait tirer une partie des bénéfices de la guerre commerciale avec les États-Unis, comme en témoigne le dernier affrontement résolu à la faveur de la Chine.
NOS VUES AU 12/11/2025
Au cours du mois d’octobre, la Réserve fédérale américaine a baissé son taux directeur de 25 points de base, alors que la Banque Centrale Européenne a confirmé que ses taux directeurs étaient toujours appropriés. Les taux longs ont légèrement baissé avec des inquiétudes liées au « shutdown »(1) américain, à un regain de tension sur les tarifs entre les États-Unis et la Chine ou encore sur les risques d’instabilité politique en France. Dans ce contexte, nous maintenons les curseurs inchangés sur la partie obligataire à l’exception des « breakeven » d’inflation que nous avons remontés d’un cran alors que ceux-ci ont touché un creux en milieu de mois. Tactiquement, nous avons tendance à vouloir rallonger graduellement la duration sur les principales zones avec une prochaine cible sur le taux 10 ans américain qui se situerait autour de 4,20 %/4,25 %. Nous maintenons notre vue inchangée sur le crédit « Investment Grade » et crédit spéculatif à Haut rendement (« High Yield ») en pointant encore les risques qui existent sur les émetteurs les moins bien notés.
En dépit de quelques inquiétudes apparues en fin de mois, les marchés actions continuent de tutoyer leurs sommets à peu près partout dans le monde. Les investisseurs, échaudés par leurs excès de prudence, ont décidé de ne plus intégrer de prime de risque. Et pourtant, il serait illusoire de considérer que les risques ont disparu, même si le contexte géopolitique peut sembler légèrement moins anxiogène qu’il y a quelques mois. À 25 fois les bénéfices attendus pour 2025 aux États-Unis et 17 fois en Europe, nous aurions de sérieuses raisons de nous inquiéter si les attentes pour 2026 ne permettaient pas d’envisager une valorisation plus en phase avec l’historique. En effet, les estimations de bénéfices pour l’année prochaine sont en forte hausse de part et d’autre de l’Atlantique. L’avenir nous dira si cet optimisme est justifié. Une fois de plus, l’Intelligence Artificielle reste le maître mot mais attention aux déceptions. Nous avons décidé de maintenir la neutralité sur les marchés actions en privilégiant l’Asie et les marchés émergents en règle générale en raison d’une valorisation moins généreuse.
En octobre et début novembre, le dollar a eu tendance à s’apprécier légèrement contre l’euro, en partie en raison d’un repositionnement des investisseurs, qui étaient déjà très vendeurs sur le dollar, ainsi que de l’issue positive de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping en Corée. Nous restons neutres sur la parité euro-dollar, dont la valorisation est actuellement correcte selon nos modèles.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Macroéconomie
Le « shutdown »(3) le plus long de l’histoire
Directrice de la Recherche
Macroéconomique et Stratégie
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Depuis les années 1970, nous comptons une vingtaine de « shutdown » aux États-Unis. Cette fois, l’enjeu clé des discussions entre Républicains et Démocrates porte sur la prolongation d’un dispositif prévu par l’Obamacare, qui aide les ménages à revenus faibles ou moyens à payer leurs primes d’assurance santé. Même si les Républicains disposent de la majorité au Sénat, la règle du « filibuster » permet de prolonger le débat indéfiniment et il faut une majorité de 60 voix (sur 100) pour clore la discussion et faire passer la loi, or les Républicains ne comptent que 53 sièges. Cette disposition vise à protéger les droits de la minorité en contraignant la majorité à rechercher un compromis.
Les sondages imputent le « shutdown » aux Républicains et révèlent une inquiétude croissante sur l’économie, bien que les épisodes précédents n’aient eu qu’un impact temporaire sur l’activité. La pression montait également sur les Démocrates étant donné que certains effets collatéraux du « shutdown », comme la réduction du financement de l’aide alimentaire, touchent en particulier la partie la plus modeste de leur électorat. Ces pressions ont accéléré les négociations, huit démocrates s’étant joints aux Républicains pour approuver un projet de loi prévoyant un financement temporaire. Le « shutdown » le plus long de l’histoire américaine contemporaine devrait prendre fin sous peu, mais le risque semble reporté à la fin janvier 2026.
QUE DISENT LES DONNÉES ALTERNATIVES ?
Tant que les données publiques officielles ne sont pas publiées, les indicateurs privés alternatifs - bien que moins exhaustifs - constituent la seule source d’information sur l’évolution économique. Les informations disponibles suggèrent que le marché de l’emploi s’est stabilisé entre début septembre et début octobre, comme le montrent les créations d’emplois privés reportées par l’entreprise ADP. Toutefois, d’autres indicateurs mettent en évidence le risque d’un nouvel assouplissement, avec une hausse des licenciements et une diminution des postes ouverts. Concernant la consommation, l’indicateur avancé des ventes de détail (hors alimentation et automobiles) pour octobre, publié par la Fed de Chicago, signale un ralentissement par rapport au troisième trimestre, sans toutefois indiquer un décrochage brutal.
LA SITUATION RESTE COMPLEXE POUR LA FED
Avec une inflation totale à 3 % en septembre et une inflation des services qui semblent se modérer, la Réserve fédérale américaine a réduit ses taux directeurs de 25 points de base (de 4,25 % à 4,00 %) et annoncé la fin de la normalisation de son bilan à partir de décembre. Cependant, la situation demeure complexe pour la Fed, confrontée à des risques baissiers sur l’emploi et haussiers sur l’inflation. Cette complexité se traduit par une forte dispersion des opinions au sein du comité de politique monétaire et la décision de décembre devrait faire l’objet d’un fort débat. Dans ses projections, la Fed anticipe encore une légère hausse du taux de chômage (hors effet du « shutdown »), qui atteindrait 4,5 % d’ici la fin de l’année, ce qui impliquerait un ralentissement modéré de la croissance, conforme à notre scénario. Dans ce contexte, une nouvelle baisse des taux en décembre reste, selon nous, encore d’actualité si l’effet des droits de douane demeure modéré comme actuellement.
LA BCE EST DANS UNE POSITION PLUS CONFORTABLE
En 2025, la croissance s’est montrée résiliente malgré l’incertitude commerciale, y compris en France, et ce malgré la morosité des enquêtes conjoncturelles liée à l’instabilité politique interne. L’activité française a surpris à la hausse au troisième trimestre (+0,5 % après +0,3 % au deuxième trimestre), grâce à une demande intérieure positive tirée par les investissements des entreprises, et des exportations inhabituellement élevées. Il reste toutefois à surveiller si l’incertitude politique apparue après l’été constituera un frein à la croissance à l’avenir.
À l’échelle de la zone Euro, la croissance (+0,2 % au troisième trimestre) reste très hétérogène : l’Allemagne et l’Italie stagnent, probablement en partie pénalisées par les mesures tarifaires affectant leurs exportations, tandis que l’Espagne conserve une dynamique robuste (+0,6 %), tout comme des économies plus petites, telles que le Portugal.
Enfin, l’inflation totale a reculé à 2,1 % en octobre, tandis que l’inflation sousjacente demeure stable à 2,4 %, en raison de la persistance de la hausse des prix des services.
La politique monétaire restera dépendante des données, et les nouvelles prévisions économiques que la BCE publiera en décembre seront clés pour avoir une meilleure visibilité à moyen terme (jusqu’en 2028) sur l’inflation projetée par rapport à la cible des 2 %. À ce stade, nous continuons d’anticiper un taux terminal proche de 2 %. Pour le moment, les risques sur l’inflation et la croissance nous semblent bien équilibrés dans les prochains mois.
TAUX D’INTÉRÊT
Des paradoxes ordinaires ?
Co-Directeur des gestions OPC
OFI INVEST ASSET MANAGEMENT
Les taux d’intérêts ont globalement été orientés à la baisse sur le mois d’octobre. Ce mouvement peut être attribué à un regain d’aversion pour le risque alimenté par trois principaux facteurs : le « shutdown »(4) de l’administration américaine, les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et l’instabilité politique en France.
Malgré ces facteurs de risque, la volatilité sur les taux a encore diminué sur le mois. L’indice MOVE, qui mesure la volatilité sur les obligations américaines, a ainsi touché un plus bas niveau depuis quatre ans à 65,75. Un premier paradoxe qui s’explique en regardant de plus près les taux américains. Le taux 10 ans ne recule que modestement de 5 points de base à 4,10 %, après un rebond post-FOMC alors que la Réserve fédérale américaine a abaissé ses taux de 25 points de base. Cette décision était largement attendue, même si elle n’a pas fait l’unanimité. Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu que le comité était divisé et que la décision pour la réunion de décembre restait ouverte.
Sur le plan géopolitique, les tensions entre la Chine et les États-Unis se sont intensifiées, notamment autour des terres rares. Pékin a imposé des restrictions à l’exportation alors que Washington a menacé d’augmenter les droits de douane. Finalement, la situation s’est apaisée en fin de mois à l’approche d’une rencontre entre Xi Jinping et Donald Trump.
LE PARADOXE FRANÇAIS
En zone Euro, la BCE a confirmé que ses taux directeurs étaient à des niveaux appropriés. Le Bund allemand termine le mois à 2,64 %, en baisse de 7 points de base, tandis que l’OAT(5) française recule de 12 points de base à 3,42 % malgré la dégradation surprise de la note française par Standard & Poor’s à A+ (perspective stable). Le spread OAT/Bund se resserre ainsi légèrement avec des marchés qui ont accueilli positivement la réouverture des débats au Parlement sur le budget. La croissance française a aussi surpris à la hausse en toute fin de mois avec une progression de 0,5 % affichée au troisième trimestre. Le paradoxe français est bien là : les taux et la croissance se tiennent alors que la situation économique de la France se dégrade et que les incertitudes sur les finances publiques demeurent particulièrement élevées. Alors que le constat des agences de notation est limpide, la France bénéficie du comportement plus vertueux de ses voisins européens. L’Italie poursuit ainsi son rallye obligataire, avec un BTP à 3,40 %, en baisse de 14 points de base, porté par une dynamique politique plus stable et des flux acheteurs soutenus. L’Italie est d’ailleurs le champion d’Europe cette année avec une performance sur sa dette de 3,56 % depuis le début de l’année (ICE BofA Italy Govt Index) quand la France est à 0,87 %.
En Allemagne, la situation est également différente. Si des interrogations subsistent quant à la capacité réelle du pays à mettre en oeuvre les plans de relance annoncés, le gouvernement a présenté un budget ambitieux avec un déficit prévu à 3,25 % en 2025 et 4,75 % en 2026.
UN MARCHÉ DU « HIGH YIELD » À DEUX VITESSES
Le marché du crédit entretient aussi son paradoxe entre attractivité sur les rendements offerts et cherté sur ses niveaux de spreads. Selon l’emplacement du curseur, la vision peut être bien différente. Néanmoins, nous constatons que le marché préfère y voir un verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, sûrement influencé par des souscriptions toujours plus fortes depuis le début l’année et par des résultats solides sur le troisième trimestre.
Notons toutefois la spécificité du marché du crédit spéculatif à haut rendement (« High Yield ») où, à l’image du cholestérol, on différencie de plus en plus le bon du moins bon. Le « bon High Yield » est caractérisé par les émetteurs notés BB/B+ dont les performances depuis le début de l’année oscillent entre 4,90 % pour les BB et 5,50 % pour les B. Le risque de refinancement sur ces émetteurs a été reculé de quelques années et leurs situations financières sont plutôt saines. En revanche, le « mauvais High Yield », caractérisé par les émetteurs notés CCC, perd plus de 3 % depuis le début de l’année, à la suite d’un très mauvais mois d’octobre. Ces émetteurs sont vus comme trop fragiles pour tout refinancement et les risques de restructuration de dettes y sont largement anticipés.
Niveau touché par l’indice MOVE qui mesure la volatilité des obligations américaines. Un plus bas niveau depuis 4 ans.
| INDICES OBLIGATAIRES COUPONS RÉINVESTIS | OCTOBRE 2025 | YTD |
|---|---|---|
| JPM Emu | 0,91 % | 1,33 % |
| Bloomberg Barclays Euro Aggregate Corp | 0,70 % | 3,48 % |
| Bloomberg Barclays Pan European High Yield en euro | 0,07 % | 4,24 % |
ACTIONS
À la fin, c’est encore le Nasdaq qui l’emporte !
Co-Directeur des gestions OPC
OFI INVEST ASSET MANAGEMENT
Quelle saison de publication de résultats ! À l’heure d’écrire ces lignes, 75 % des résultats du S&P 500 ont été publiés au titre du troisième trimestre 2025. Et nous faisons face à l’une des meilleures saisons de publications depuis 4 ans. Le premier « vrai » trimestre de résultats post application des tarifs douaniers de Donald Trump incitait à la prudence de la part des analystes. La capacité des entreprises à maintenir leurs marges devait être testée, tout comme l’appétit des consommateurs à maintenir une forte propension à consommer dans un environnement plus incertain.
Cette fois encore, le consensus des analystes aura été trop prudent : 63 % des entreprises ayant publié ont dépassé les attentes en chiffre d’affaires ET en résultats. Les estimations sont donc poussées, une fois encore, vers le haut pour 2025. Nous attendons désormais près de 12 % de croissance de résultats cette année, et près de 14 % l’année prochaine. Si l’on tient aussi compte que les taux devraient continuer à baisser dans les prochains mois, et qu’une partie du « One Big Beautiful Bill »(6) doit encore être déployé (amortissements accélérés pour les investissements sur le territoire américain, allègements fiscaux sur les ménages), l’économie américaine a de fortes chances de très bien résister quelques temps encore.
L’IA EN ÉBULLITION
Difficile à nouveau de passer à côté des déclarations du secteur technologique. Les chiffres donnent le tournis, au point de faire craindre l’émergence d’une bulle d’investissement. Nous attendons maintenant près 500 milliards d’investissements dans l’IA sur les 12 prochains mois aux États-Unis, soit près de 60 milliards de plus qu’au début du trimestre. À en croire certains Hyperscalers(7) comme Microsoft*, la demande est telle que la capacité a du mal à suivre, justifiant de nouvelles dépenses. Les marchés sont eux plus dubitatifs, à l’image de la forte baisse enregistrée sur Meta* alors que le groupe annonçait lui aussi une forte augmentation de ses dépenses. Pour autant, depuis le début du mois de septembre, la sphère des valeurs de l’Intelligence Artificielle est à nouveau en hausse de près de 25 % quand le S&P 500 équipondéré fait du sur-place.
LE CONSOMMATEUR AMÉRICAIN SOUFFRE
À l’inverse, les bonnes nouvelles se font rares pour les sociétés exposées au consommateur américain. Le nombre d’avertissements sur les résultats explose et touche maintenant des sociétés traditionnellement exposées aux revenus moyens. La propension des ménages les plus riches à consommer davantage reste très dépendante de la valeur des actifs financiers, tous au plus haut. En revanche, pour le reste de la population, la situation semble se tendre sur fond d’inflation tarifaire. Et gare aux sociétés qui révisent en baisse leurs perspectives de résultats. La brutalité des corrections boursières est, ici aussi, presque historique.
En Europe, la croissance des résultats estimés autour de 2 % semblent anémique en comparaison des entreprises américaines. Mais c’est oublier que les effets de change jouent à plein en défaveur des sociétés européennes cette année. Retraité de la parité euro/ dollar, les bénéfices européens seraient en progression de près de 7 %, une performance tout à fait honorable dans le contexte actuel. Et les perspectives pour les trimestres à venir restent encourageantes, notamment à la lecture des futurs plans de relance qui devraient dynamiser la zone.
Nous restons neutres sur les actions américaines et européennes, considérant que l’année boursière est faite. Les performances à date sont supérieures à la croissance des résultats estimés pour l’exercice impliquant, une fois encore, une inflation de multiples. Les marchés ne sont donc pas donnés, même si nous reconnaissons que, compte tenu du poids des valeurs technologiques, outre-Atlantique notamment, leur nature a changé.
Nous demeurons constructifs sur le Japon, où l’élection de Sanae Takaichi laisse clairement augurer d’un programme pro-croissance, dont les entreprises de l’archipel devraient être les grands bénéficiaires. Enfin, notre opinion positive sur les pays émergents, en premier lieu desquels la Chine, n’a pas varié. La compétition tous azimuts que se livre le pays avec son concurrent américain fera émerger des champions sectoriels, condition essentielle à la poursuite de la revalorisation du marché boursier chinois.
C’est la part de la consommation totale américaine réalisée par les 20 % des ménages les plus riches (données du Bureau of Labor statistics).
| INDICES ACTIONS DIVIDENDES NETS RÉINVESTIS EN DEVISES LOCALES | OCTOBRE 2025 | YTD |
|---|---|---|
| CAC 40 | 2,97 % | 12,73 % |
| EuroStoxx | 2,34 % | 20,84 % |
| S&P 500 en dollars | 2,32 % | 17,15 % |
| MSCI AC World en dollars | 2,24 % | 21,09 % |
ÉMERGENTS
4e Plenum chinois : stimuler la demande… par une politique de l’offre !
Directeur Général
SYNCICAP ASSET MANAGEMENT
La Chine veut développer son marché intérieur : c’est l’un des objectifs majeurs que le 4e Plenum s’est donné pour le 15e plan quinquennal chinois. Mais l’esprit général qui se dégage de ce Plenum est celui d’une politique de l’offre… Comment analyser cette situation et quelles perspectives pour les actions chinoises ?
La Chine s’est donnée quelques objectifs majeurs pour les 5 prochaines années : amélioration technologique, indépendance, sécurité et développement du marché intérieur. Le mot combat a été utilisé à plusieurs reprises, bien plus qu’il y a 5 ans : la Chine « doit oser aller à la confrontation » et doit y être prête. Le Plenum s’est montré confiant dans la capacité de la Chine à poursuivre une croissance pérenne et stable dans un environnement international très compliqué, voire hostile. Le Comité central du Parti communiste chinois (PCC) souhaite poursuivre des réformes de fond pour améliorer les conditions de vie de la population et créer une « belle Chine » !
L’un des objectifs le plus précis qui a été annoncé est d’atteindre un PNB par habitant comparable à celui d’un pays développé modéré à horizon 2035. Cela implique un quasi doublement du PIB, donc une croissance implicite d’au moins 4,5 %.
Il s’agit d’un objectif assez ambitieux dans un contexte de guerre commerciale, de demande domestique atone du fait de la crise immobilière et d’effondrement de la natalité.
INTÉGRER TOUTE LA CHAÎNE DE VALEUR
Pour atteindre ses objectifs, le gouvernement souhaite favoriser l’innovation technologique et industrielle pour être autonome et créer un marché intérieur de consommation robuste. Le parti compte sur l’innovation de l’offre pour stimuler la demande domestique, et pas sur des mesures de soutien concrètes à la consommation, enfin pas pour l’instant. La seule mesure envisagée dans cette optique est d’éliminer les blocages administratifs qui existent et freinent la fluidité du marché avec l’objectif de créer un grand marché unique et homogène. La Chine reste donc fidèle aux grands principes, et qui ont guidé son développement depuis 40 ans et permis au pays de devenir une puissance industrielle très difficile à concurrencer. Le plan indique ainsi que la Chine demeurera une puissance industrielle encore plus redoutable, avec désormais la volonté d’intégrer toutes les composantes de la chaîne de valeur, et non plus seulement la partie production.
D’autres objectifs ont aussi été mentionnés comme la poursuite de la décarbonation de l’économie et de l’amélioration agricole afin de limiter la dépendance aux importations dans ce domaine. Rien de précis sur des mesures visant à stabiliser le marché immobilier, à part une mention sur l’amélioration de l’habitat.
Les marchés ont peu réagi après ces annonces, comme d’ailleurs après la rencontre entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping. Ils ont plutôt « vendu la nouvelle » ! Il n’y a en effet pas beaucoup de surprise. Sur le plan commercial, la rencontre entre les deux présidents illustre la volonté de maintenir un dialogue et d’arriver à des compromis, chacun ayant des atouts à faire valoir : produits agricoles et terres rares côté chinois, menaces de tarifs douaniers et accès aux semi-conducteurs les plus avancés côté américain. Mais cette discussion ressemble aussi davantage à une sorte de « trêve » qu’à une fin de la guerre commerciale.
SAISIR LES CORRECTIONS POUR INVESTIR
Nous restons confiants à moyen terme sur les actions chinoises, en dépit de leur bonne performance cette année : elles ont progressé de l’ordre de 25 % en USD, 15 % en euros. Le mouvement de rattrapage de leur décote ne nous semble pas achevé et les croissances bénéficiaires sont plutôt orientées à la hausse. Nous envisageons une phase de correction à court terme, ce qui donnera des opportunités d’investissement, notamment en termes de diversification des actions américaines qui nous semblent bien valorisées.
C’est la baisse des tarifs douaniers moyens que les États-Unis appliquent à la Chine désormais, après les discussions entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping. Ils passent ainsi de 57 % à 47 %.
PERFORMANCE COMPARÉE « CHINA PROMINENT 10 » ET « 7 MAGNIFIQUES »
Les « 7 Magnifiques » sont les entreprises GAFAM : Alphabet (Google), Amazon, Meta (Facebook), Apple et Microsoft, auxquelles s’ajoutent Nvidia et Tesla*.
Les 10 entreprises chinoises les plus prometteuses du « China Prominent 10 » sont Tencent, Alibaba, Xiaomi, BYD, Meituan, NetEase, Midea, Hengrui Medicine, Trip.com (Ctrip), Anta Sports*.
Achevée de rédiger le 12/11/2025
Agence de notation financière : organisme chargé d’évaluer le risque de non-remboursement de la dette ou d’un emprunt d’un État, d’une entreprise ou d’une collectivité locale.
Breakeven inflation : différence de rendement entre une obligation classique (taux nominal) et son équivalente indexée sur l’inflation (taux réel).
Crédit « Investment Grade »/ « High Yield » : les obligations « Investment Grade » qualifient des obligations émises par les emprunteurs les mieux notés par les agences de notation. Selon le classement de Standard & Poor’s ou Fitch, leurs notes vont de AAA à BBB-. Les obligations spéculatives « High Yield » (haut rendement) ont une note de crédit (de BB+ à D selon Standard & Poor’s et Fitch) plus faible que les obligations « Investment Grade » en raison de la santé financière plus fragile de leurs émetteurs selon les analyses des agences de notation. Elles sont donc considérées comme plus risquées par les agences de notation et offrent en contrepartie des rendements plus élevés.
Duration : durée de vie moyenne pondérée d’une obligation ou d’un portefeuille d’obligations exprimée en années.
Inflation : perte du pouvoir d’achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix.
Portage : consiste à conserver des titres obligataires en portefeuille pour profiter de leur rendement, éventuellement jusqu’à leur échéance.
Risque crédit : en gestion obligataire, c’est le risque que l’émetteur d’une obligation ne puisse pas rembourser le principal ou les intérêts dus aux investisseurs.
Sensibilité : la sensibilité obligataire est une mesure qui indique comment le prix d’une obligation réagit aux variations des taux d’intérêt.
Spread : écart de taux.
Volatilité : calcul des amplitudes des variations du cours d’un actif financier. Plus la volatilité est élevée, plus l’investissement sera considéré comme risqué.
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