Marché actions : quels scénarios en 2023, dans un contexte de hausse des taux

Marché actions : quels scénarios en 2023, dans un contexte de hausse des taux

L’accélération de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt sont une nouvelle donne pour une économie mondiale déjà fragilisée par la crise sanitaire et en proie à un ralentissement économique. Les marchés actions ont accusé, en conséquence, un repli global sur l’année 2022, plus ou moins marqué selon les secteurs ou zones géographiques. Quelles sont les perspectives des marchés boursiers pour 2023 ? Éclairage avec Éric Turjeman, co-Directeur de la gestion collective chez Ofi Invest Asset Management.

Le décrochage des actions en 2022

La plupart des indices boursiers ont souffert durant l’année 2022, en contraste avec une année 2021 placée sous le signe de la reprise économique et positive pour les actions. Ainsi, après une hausse proche de 29 % en 2021, le CAC 40 a enregistré une baisse de -9,5 % en 2022(1). La baisse de l’indice parisien parait anodine par rapport à celle du S&P 500 en chute de -19,44 %(2) ou du Nasdaq, l’indice phare des valeurs technologiques, qui a plongé de -33 %(3). Seul le Dow Jones s’en est légèrement mieux sorti avec une baisse -8,78 %. Quant à la Bourse allemande, elle a reculé de -12,35 %.

Le contexte macroéconomique, en proie à une accélération de l’inflation et à des tensions géopolitiques palpables, était propice à réduire la confiance des investisseurs, le tout dans un contexte de reprise économique, après un arrêt brutal pendant la crise sanitaire.
« Durant la crise sanitaire, les économies ont été mises sous cloche et les chaînes de production se sont complètement arrêtées. En 2021, quand il y a eu un redémarrage de l'économie, que la Covid a été un peu plus maîtrisée, un goulot d'étranglement s’est formé : on ne produisait plus de voitures, plus de semi-conducteurs, etc. L’offre ne pouvait pas répondre à la profusion de la demande. C’est là que l'inflation a accéléré. Quasiment dans la foulée, il y a eu l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Très rapidement, les exportations de pétrole et de gaz russes ont été bloquées. La panique était générale. Les matières premières ont flambé. » rappelle Éric Turjeman.

Dans un tel environnement, la gestion pour les entreprises s’avère périlleuse. La hausse des taux d’intérêt pénalise le financement des investissements qui devient plus onéreux, tandis qu’elles font face à une augmentation de leurs coûts sur le front des matières premières et de l’énergie.

2023 : un démarrage sur les chapeaux de roues pour le CAC 40

Le spectre de la récession s’annonçait en fin d’année dernière, avec une perspective bien morose. Or paradoxalement, elle a laissé place à une forme d’optimisme sur les marchés actions début 2023. C’est du moins le cas en France, où le CAC 40 affiche une performance de 11,02 %, depuis le début de l’année. « Le CAC 40 a même battu ses records en début d’année », souligne le co-Directeur de la gestion collective chez Ofi Invest Asset Management, « en grande partie parce que les publications d’entreprises sont bonnes et que les entrepreneurs sont confiants pour l’avenir. L’idée que la croissance pourrait revenir en 2024 fait son chemin, et il n’y a pas d’alertes sur les bénéfices. ».

Autre facteur porteur pour l’indice français, souligné par l’expert : le poids du secteur du luxe dans l’indice. « Les acteurs du luxe pèsent à eux seuls près d’un tiers de la capitalisation du CAC 40. Ils tirent l’indice à la hausse et leur activité est peu sensible à l’inflation, grâce à un pouvoir sur la fixation des prix (pricing power) imbattable. Les acheteurs de produits de luxe sont, en effet, moins sensibles à des hausses de prix que ceux dans la plupart d'autres secteurs. En outre, la réouverture de l’économie en Chine, après des mesures sanitaires drastiques, apporte un relai de croissance au secteur – car les Chinois sont d'importants consommateurs de luxe(4) –, et à l’économie mondiale dans son ensemble. »

Un ralentissement ou une récession ?

Aux États-Unis, les marchés actions n’ont pas une telle vigueur, en revanche le taux de chômage est au plus bas depuis 1969, à 3,4 %(5). Si ce taux semble une bonne nouvelle pour les travailleurs outre-Atlantique, cela en est une moins bonne pour la Réserve fédérale (Fed) dans son optique de faire ralentir l’inflation. « La croissance a été cassée volontairement par les banques centrales pour freiner l’inflation. La Fed a d’ailleurs annoncé qu’elle ne s’arrêtera de durcir sa politique monétaire que lorsque le marché de l'emploi se retournera. », Éric Turjeman souligne ici le fait que pour contrôler l’inflation, les banques centrales ont besoin d’un ralentissement économique. La hausse progressive des taux directeurs est d’ailleurs conduite à cette fin. Ainsi, la poursuite d’une politique de rigueur, « hawkish » continue : « si les données économiques devaient continuer d'être plus fortes que prévu […] nous augmenterions certainement davantage les taux » affirmait d’ailleurs Jerome Powell, le président de la Fed, le 7 mars dernier(6). A la suite de quoi, une nouvelle hausse de 0,25 points de base du taux directeur était décidée le mercredi 22 mars dernier.

Pour Éric Turjeman, une récession ne semble pour autant pas à l’ordre du jour. « La politique des banques centrales porte progressivement ses fruits. Le processus n’est pas immédiat, mais les signes de ralentissement de la croissance sont tout de même visibles. Nous devrions avoir une croissance mondiale faible cette année, entre 2 et 2,5 %, mais sans doute pas une récession technique – à savoir deux trimestres consécutifs de croissance négative. La vitalité du CAC 40 en début d’année ne doit pas tromper. Il s’agit d’une hausse soudaine, qui fait suite au pessimisme marqué de la fin 2022, il y aura des réajustements de marché. La croissance européenne devrait s’établir légèrement au-dessus de zéro. »

Les tremblements du secteur bancaire

Des réajustements de marché n’ont d’ailleurs pas tardé se manifester dans le courant du mois de mars, avec l’incertitude véhiculée par le secteur bancaire frappé par des faillites. « Le marché a fait face à une très forte secousse du secteur bancaire. À l’origine de l’inquiétude, trois banques américaines – Silvergate, SVB et Signature qui ont fait faillite en l’espace de quelques jours pour des raisons différentes les unes des autres. En parallèle, Crédit Suisse qui accumulait des déboires depuis de nombreuses années, a pâti d’une déclaration de son actionnaire principal (la Banque Nationale Saoudienne), indiquant qu’elle ne participerait pas à une recapitalisation de la banque si cela s’avérait nécessaire. Les épargnants se sont alors précipités pour retirer leurs dépôts, mettant en péril l’existence de la banque. » détaille le spécialiste. « Une panique contagieuse pour les cours de bourse d’autres valeurs bancaires, mais qui devrait être contenue. L’État suisse et les différentes banques centrales ont, en effet, réagi promptement en permettant le rachat de Crédit Suisse par UBS, et en apportant de la liquidité en dollars aux banques commerciales. »

Cet évènement a provoqué un revirement des attentes concernant la poursuite d’une politique restrictive des banques centrales dans la mesure où même si ce n’est pas la seule raison, la forte remontée des taux courts et longs depuis 18 mois contribue indéniablement à ces turbulences. Ce ralentissement de la croissance est un mal pour un bien pour combattre la hausse des prix. Les pics de l’inflation devraient être atteints dans les prochains mois, en Europe ou aux États-Unis. Une bonne nouvelle à plus long terme pour les entreprises qui pourront retrouver la voie de la croissance, après cette période de resserrement monétaire, pourvu toutefois que le nuage sombre frappant le secteur bancaire se dissipe rapidement. Tout l’enjeu sera alors pour l’investisseur de se positionner sur les secteurs les plus prometteurs pour la suite.

Achevé de rédiger le 30 mars 2023.

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