Y a-t-il une bulle sur les énergies renouvelables ?

Les énergies renouvelables ou « vertes », c’est quoi ?

Certaines énergies renouvelables sont déjà connues du grand public, comme les énergies solaire et éolienne, d’autres encore méconnues, notamment la géothermie, le solaire thermique, la biométhanisation, la méthanation, la biomasse ou encore l’énergie hydraulique des grands barrages (première source d’énergie d’origine renouvelable pour la production d’électricité).

Les énergies éoliennes et solaires photovoltaïques ont connu un développement majeur au cours des dix dernières années (croissance multipliée par 15 pour le solaire et par 3 pour l’éolien) et représentent aujourd’hui environ 85% des énergies renouvelables hors hydraulique.
Malgré leur forte progression, les énergies renouvelables ne représentent encore qu’une très faible part de la production d’électricité (éolien et solaire : 2,5% de la production en France). Il leur faudra encore beaucoup de temps pour rivaliser avec les énergies traditionnelles mais les objectifs ambitieux que se sont fixés les gouvernements en termes de climat partout dans le monde et notamment en France, vont conduire à de nombreux développements et ainsi augmenter leur production dans les années à venir.

Des valorisations élevées à l’image des importantes perspectives de développement…

L’Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une rapide et forte croissance du marché des énergies renouvelables (l’éolien et le solaire) dont les chiffres devraient être multipliés par quatre à horizon 2030.
Le développement de ce secteur bénéficie de subventions massives de la part de l’Etat mais également de mécanismes de soutien à travers des contrats sur le long terme (15 ou 20 ans) d'achat d'électricité qui garantissent aux producteurs d’énergie renouvelable que l'intégralité de leur production sera absorbée à un tarif d'achat fixé à l'avance. Ces dispositifs donnent une visibilité parfaite sur les flux financiers du marché des énergies renouvelables, un atout très apprécié par les investisseurs ce qui explique le niveau élevé des valorisations des sociétés du secteur.

… mais pas de bulle visible sur les énergies renouvelables pour le moment

Une bulle se formera uniquement si l’Etat se retire de façon massive de ses politiques de subventions avant que les sociétés aient pu atteindre les économies d’échelle suffisantes pour réussir à fonctionner dans un marché libre. Et aujourd’hui, les enjeux majeurs liés à la transition énergétique nous protègent de ce phénomène au moins pour les 5 ou 10 ans à venir.

Bourse : des énergies « vertes » mieux valorisées que le pétrole !

Du fait que le marché de l’or noir soit voué à disparaître, il est légitime que les investisseurs hésitent à investir dans cette industrie « du passé » alors qu’à côté, celle du futur leur offre de la visibilité et des perspectives. Parallèlement à cela, l’industrie pétrolière traverse aujourd’hui une période très compliquée. Lourdement impactée par la pandémie de Covid-19, comment va-t-elle pouvoir se relancer en sortie de crise sanitaire ? La consommation de pétrole va-t-elle reprendre comme par le passé ou cette crise va-t-elle servir de tremplin pour accélérer la transition énergétique ?
Cette configuration amène à des situations incroyables. Aux Etats-Unis, NextEra Energy, l’une des plus importantes sociétés parmi les énergies renouvelables, a vu son cours de bourse progresser de 250% au cours des quatre dernières années alors que sur la même période, celui d’ExxonMobil a reculé. Situation identique en Europe avec Ørsted, ancien producteur d'énergie fossile reconverti dans les énergies « vertes », qui a vu sa valeur boursière s’apprécier de plus de 400% au cours des dernières années pendant que la valeur de total reculait de 8%.
Face à cette pression, les majors pétrolières cherchent à se diversifier pour développer des énergies plus propres. Elles deviendront probablement les grands acteurs du secteur des énergies renouvelables de demain.

Les valeurs cotées renouvelables conservent de l’intérêt tant que le soutien des pouvoirs publics reste en vigueur et ce dernier devrait durer dans le temps. Elles représentent aujourd’hui un intérêt de diversification dans le portefeuille d’un investisseur.