Transition énergétique : ces défis que les constructeurs auto vont devoir relever…

Pour atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de CO2 et parvenir à la neutralité climatique d'ici à 2050, la Commission Européenne a annoncé son intention d’interdire la vente de véhicules neufs thermiques (essence et diesel) à partir de 2035 !

Devant le durcissement des contraintes réglementaires, les constructeurs automobiles n’ont pas le choix. Ils suivent le mouvement…

Le secteur des transports représente une part importante des émissions de CO2 et fait partie des plus gros pollueurs : 23% des émissions de CO2 à l’échelle européenne, autour de 29% aux Etats-Unis. Pour y remédier, la Commission Européenne a dû mettre en place des mesures drastiques.
En juillet dernier, elle a publié un paquet de 12 propositions législatives, appelé « Fit for 55 », pour accélérer la lutte contre le changement climatique, atteindre la neutralité climatique en 2050 et tenir l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% au moins en 2030 par rapport à 1990.
A ce jour, l’Europe a déjà réduit ses émissions d’une vingtaine de pourcents. Le scandale du dieselgate qui a éclaté en 2015 (Volkswagen) et l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis ont probablement accéléré ce virage écologique. Il reste cependant un long chemin à parcourir…

Une « véritable » révolution pour les constructeurs automobiles

Des défis environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à relever.

Sous la pression des régulateurs européens, la marche vers la mobilité tout électrique se trouve aujourd’hui au cœur de nombreux débats et soulève de véritables questions. En effet, le tout électrique présente beaucoup d’avantages mais aussi quelques inconvénients pas toujours très vertueux, notamment en ce qui concerne ses composants et plus particulièrement la batterie.
Outre leur approvisionnement dépendant entièrement de fournisseurs asiatiques, la fabrication des batteries nécessite des métaux dits « sensibles » tels que le lithium, le cobalt (production en Afrique dans des pays où le travail des enfants n’est pas toujours réprimé) ou encore le nickel.
S’ajoute à cela la problématique fondamentale du recyclage. La durée de vie des batteries n’est pas illimitée, alors quel processus mettre en place pour les recycler convenablement et ainsi éviter que leurs composants ne polluent la planète ?
Enfin, sur le plan énergétique, le bilan carbone d’un véhicule électrique va dépendre de l’énergie utilisée lors de sa fabrication (charbon, nucléaire, …).

D’un point de vue social, la conversion au « tout électrique » de l’industrie automobile va très certainement avoir de lourdes conséquences sur l’emploi.

L’électrification des véhicules va impliquer un changement et une diminution de la main d’œuvre.

La fabrication et l’entretien d’une voiture électrique nécessite une main d’œuvre différente de celle des véhicules thermiques : technologie de pointe, programmeurs de logiciels.
Pour les « vieux » constructeurs automobiles, particulièrement européens, l’enjeu va donc porter sur la formation et la reconversion des ouvriers afin de les accompagner vers l’industrie de demain.

Parmi les acteurs qui tirent leur épingle du jeu face à tous ces défis, en dehors des nouveaux constructeurs qui se sont lancés depuis peu (Tesla), on retrouve étonnamment le Groupe Volkswagen qui, malgré le scandale du dieselgate et les nombreux procès et amendes, a énormément investi pour tenter de devenir le premier constructeur électrique en Europe (ID.3).
Renault est également bien positionné avec la Zoé, la voiture électrique la plus vendue en Europe.
Inversement, Ford a pris du retard même après l’annonce de son investissement de plus de 11 milliards de dollars pour produire les batteries de ses véhicules électriques. De leur côté, Opel et Fiat ont rattrapé leur retard en fusionnant avec Peugeot.

Du point de vue de la gouvernance, les constructeurs automobiles sont généralement moins bien notés que les équipementiers en raison de l’inertie des procès toujours en cours.

Les équipementiers vont aussi devoir s’adapter et relever des défis, à l’image de Faurecia. Tourné à l’origine vers les moteurs thermiques, l’équipementier français a pris le virage des composants de véhicules électrifiés en rachetant le groupe allemand Hella.

Des plans massifs pour l’électrification des gammes de véhicules

Aujourd’hui, les constructeurs automobiles annoncent des plans de financement en milliards pour l’électrification de leurs gammes de véhicules. Cette nouvelle offre va-telle répondre aux besoins des consommateurs qui, pour le moment, montrent quelques réticences sur l’insuffisance des bornes de rechargement, l’autonomie des véhicules électriques et surtout leur prix ?
Pour encourager les consommateurs à opter pour un véhicule plus propre, les Etats ont mis en place un certain nombre de mesures : aides financières, primes à la conversion, … Mais que va-t-il se passer à la disparition de ces aides ? Comment vont se comporter les consommateurs face à une hausse des coûts ?

Les enjeux du secteur automobile portent sur une production en masse et moins chère et sur un maillage suffisant des bornes de recharge.