Saint-Gobain : un leader du CAC 40 toujours plus vertueux ?

Saint-Gobain

Saint-Gobain conçoit, produit et distribue des matériaux et des solutions au service des marchés de la construction, de la mobilité, de la santé et autres applications industrielles. Ils apportent confort, performance et sécurité, tout en relevant les défis de la construction durable, de la gestion efficace des ressources et de la lutte contre le changement climatique.

Il y a près de 10 ans, les questions autour de l’ESG étaient très peu abordées lors des roadshows organisés par les entreprises. Aujourd’hui, le sujet est devenu incontournable.
Face à des investisseurs de plus en plus soucieux de la prise en compte des enjeux ESG (« E » pour environnemental, « S » pour social et « G » pour gouvernance) dans leur politique d’investissement, les dirigeants d’entreprise ont mis la RSE au cœur de leur stratégie et organisent entre autres des événements dédiés aux sujets extra-financiers.
Lors de roadshows consacrés aux résultats annuels de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, Président Directeur Général, a récemment pu constater qu’environ 40% des questions posées portaient sur ces sujets.

Aujourd’hui, l'ESG est devenu mainstream*.
* Phénomène d’actualité, grand public.

Une pression croissante des marchés… pour des entreprises plus vertueuses en termes d’ESG

L’engagement de Saint-Gobain s’appuie sur les trois piliers de l’ESG. Le groupe porte toutefois une attention toute particulière aux critères environnementaux (« E ») sur lesquels repose son « business model », le changement climatique représentant une source d’opportunités fantastique.
Les piliers « S » et « G » font écho aux valeurs de l’entreprise : Saint-Gobain est soucieux de s’inscrire dans un dialogue constant avec l’ensemble de ses parties prenantes.

Des matériaux qui répondent au défi de la transition énergétique

Le monde du bâtiment est responsable d’un tiers des émissions de CO2 dans le monde (40% en Europe et 25% environ en France) dont 70% incombent à la consommation de chauffage ou de climatisation.
En réponse à cette problématique, Saint-Gobain apporte des solutions (matériaux isolants, plaques de plâtre, vitrages isolants…) qui rendent les bâtiments efficaces d’un point de vue énergétique, notamment à travers l’isolation de l’enveloppe des bâtiments, pour permettre une réduction des déperditions énergétiques, contribuant au bien-être des occupants et à la protection de la planète.

Intensification des efforts en matière de réduction de CO2

Les matériaux mis sur le marché au cours d’une année donnée vont permettre, durant toute leur durée de vie, d’économiser entre 100 et 150 fois le CO2 qu’il a fallu émettre pour les produire.
Saint-Gobain s’impose comme un « apporteur de solutions » en proposant à ses clients des solutions pour décarboner dans la durée, avec le souci d’intensifier ses efforts en matière de réduction de ses émissions de dioxyde de carbone tout au long de sa chaîne de valeur.

Saint-Gobain, vers la neutralité carbone à horizon 2050.

Un engagement qui s’inscrit dans la durée

En 2015, à l’occasion de la COP21, Saint-Gobain a formalisé des objectifs de réduction de ses émissions de CO2 de 20% entre 2010 et 2025. En novembre 2020, le Groupe a intégré de nouveaux engagements à horizon 2030 validés par l’initiative Science-Based Targets (SBT) qui les considère en ligne avec l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050.

Même si les engagements à horizon 2030 n’impliquent pas de rupture de procédés majeure, Saint-Gobain a élaboré des feuilles de route détaillées, pour chaque procédé industriel, complétées par des plans d’actions conçus et déployés selon le mix énergétique de chaque pays.
La laine de verre, par exemple, est un matériau isolant élaboré à l’aide d’une grande quantité d’énergie (électricité ou gaz). En France, les usines de production fonctionnent à l’électricité nucléaire, un procédé peu émetteur de CO2. Aujourd’hui, en Allemagne c’est le gaz qui est utilisé et basculer vers une production à l’électricité ne ferait qu’augmenter les émissions de CO2, celle-ci provenant principalement des centrales à charbon.
Certains procédés vont donc nécessiter une électrification massive, pour d’autres des solutions alternatives vont devoir être mises en œuvre (hydrogène, biomasse).
A cet effet, le Groupe va allouer, chaque année jusqu’en 2030, une enveloppe d’environ 100 millions d’euros à des investissements industriels et de recherche et développement ciblés pour atteindre ses objectifs.

L’ESG : seulement un coût ou également une source de performance ?

En tant qu’apporteur de solutions, il est assez cohérent de travailler à l’amélioration de notre propre empreinte carbone…

De nombreuses études démontrent que les entreprises intégrant les critères ESG dans leur stratégie prennent le pas sur les autres et ce, dans de nombreux domaines, notamment celui de la performance.
Dans tous les cas, dans un avenir proche, une société qui ne prendra pas en compte les enjeux du développement durable provoquera très certainement une perte de confiance et un rejet de la part des investisseurs qui se montrent de plus en plus responsables et exigeants.

La finance durable va jouer un rôle considérable sur les progrès de la planète.

Une société responsable, engagée sur les 3 piliers de l’ESG

Le pilier « E » : le cœur de métier de l’entreprise

  • Saint-Gobain travaille sur la substitution des matières premières non renouvelables dans ses procédés pour réduire leur intensité en ressources et dans le même temps réduire ses émissions de CO2. Par exemple, en utilisant une tonne de verre recyclé (calcin) on évite l’émission de 350 kg de CO2.
  • Le Groupe s’est doté d’objectifs ambitieux : réduire de 80% des résidus de production/déchets non valorisés à horizon 2025 (base 2010) et améliorer de 30% les prélèvements évités de matières premières vierges d’ici à 2030 par rapport à 2017.
  • En 2020, les actions de Saint-Gobain en faveur de l’économie circulaire ont permis d’éviter le prélèvement de plus de 10 millions de tonnes de matières premières naturelles vierges (sable, gypse).
Des matériaux qui se recyclent à l’infini.

Pour réussir sa transformation vers l’économie circulaire, le Groupe fait évoluer ses produits et ses solutions afin de favoriser l’intégration de matières recyclées ou renouvelables, allonger leur durée de vie, faciliter leur recyclage ou leur réutilisation. Tout cela pour continuer d’avancer vers l’objectif « zéro déchet non valorisé ».

Le pilier « S » : les valeurs du Groupe

Parmi ses initiatives, Saint-Gobain a lancé en 2020, « CARE by Saint-Gobain », un programme de protection sociale pour l’ensemble des collaborateurs du Groupe à travers le monde et leurs familles.
Le Groupe est également très engagé à favoriser l’inclusion et à promouvoir la diversité sous toutes ses formes (mixité, nationalités, handicap, ...).

Le pilier « G » : « bâtir avec chacun une collaboration de long terme »

Le Groupe fait évoluer ses modes de management de façon régulière afin de renforcer la satisfaction de ses collaborateurs.

Lors des Trophées des CoDir de l’année, Pierre-André de Chalendar a été nommé, le 19 mai 2021, Grand Patron d'Exception 2020, "Mention exigence citoyenne" par le Groupe RH&M.

Un moment propice à un changement de gouvernance
Pierre-André de Chalendar, PDG depuis 2010, a proposé au Conseil d’administration, qui l’a accepté, de céder la direction générale du Groupe à Benoit Bazin à compter du 1er juillet 2021. Pierre-André de Chalendar continuera à exercer la Présidence du Conseil d’administration afin d’assurer une transition harmonieuse.

La rémunération d’un dirigeant est-elle suffisamment indexée sur les critères extra-financiers ?

Aujourd’hui, la responsabilité sociétale des entreprises est de plus en plus prise en compte dans la rémunération des dirigeants des grandes entreprises.
A ce sujet, Pierre-André de Chalendar explique que le pourcentage de sa rémunération de long terme (actions de performance) lié à des critères extra-financiers est passé de 15% à 20% l’année dernière et qu’une augmentation identique a été appliquée pour les 2000 cadres du Groupe détenant des instruments de long terme.
Sur ces 20%, 10% sont liés à l'atténuation des risques en matière de CO2, 5% sont indexés à l’indice de diversité et 5% associés au sujet de la sécurité.
En ce qui concerne la partie variable de la rémunération annuelle de Pierre-André de Chalendar, les deux-tiers sont corrélés à des objectifs financiers et le tiers restant à des objectifs dits « qualitatifs » dont la RSE.

Saint-Gobain fait partie des très bons élèves en matière d’intégration des critères RSE dans la rémunération de ses dirigeants.

À l’avenir, la RSE devrait prendre davantage de place dans la rémunération des dirigeants et le Groupe s’attache à évoluer progressivement en ce sens.

Saint-Gobain exclu de l’indice CAC 40 ESG…

Euronext a lancé le 22 mars dernier une version éthique du CAC 40 dont ont été exclus neuf membres de l’indice traditionnel : Airbus, Alstom, ArcelorMittal, Dassault Systèmes, EssilorLuxottica, Hermès, Thales, Total et Saint-Gobain.
Au vu de la composition finale, les critères de sélection retenus n’ont pas fait l'unanimité auprès des analystes, remettant ainsi en question la crédibilité de ce nouvel indice.

Une sélection de valeurs qui fait polémique.

Pierre-André de Chalendar estime que cette sélection qui exclut certaines valeurs de manière surprenante résulte d’une incompréhension avec Vigéo, société sur laquelle Euronext s’est appuyée pour la construction de son indice, et devrait être corrigée rapidement.

Vers une standardisation des approches ESG pour éviter certaines confusions et incertitudes…

Saint-Gobain, une valeur intégrée en portefeuille par Arnaud Bauduin, Gérant analyste large cap Europe chez OFI AM

Saint-Gobain a été intégrée dans notre portefeuille il y a un peu plus d’un an et la position a été renforcée de manière importante courant 2020.
Notre intérêt pour cette valeur porte sur ses performances financières qui se sont sensiblement améliorées au cours des derniers trimestres et ses qualités extra-financières qui tournent autour de l’ESG et du changement climatique (contribution du Groupe à la transition énergétique).

Nous sommes confiants vis-à-vis de la stratégie de ce titre pour deux raisons :

  • sa volonté de s’engager en tant qu’acteur responsable, notamment à travers son objectif de neutralité carbone à horizon 2050 avec une échéance à 2030, des objectifs validés par l’initiative Science-Based Targets ;
  • ses produits qui contribuent à réaliser la transition énergétique.
Un titre peu cher par rapport à l’univers des sociétés les plus emblématiques de la transition énergétique, une croissance qui s’améliore dans un environnement porté par des marchés plus dynamiques et les plans de relance qui vont venir soutenir l’activité de Saint-Gobain partout dans le monde.