Les labels ISR, comment s'y retrouver ?
L’Investissement Socialement Responsable (ISR) souffre d’une absence de cadre référentiel précis. Chaque gérant financier donne sa propre définition de l’ISR et applique ses propres méthodes.
Face à l’émergence d’une durabilité « tous azimuts », qui s’assimile assez rapidement à du greenwashing, a émergé l’idée d’un label permettant d’attester de la qualité ISR d’un produit.
Attribué par un tiers indépendant et doté d’un référentiel assez complexe, ce label certifie la qualité des processus mis en œuvre par le gérant.
Le label ISR, une double garantie.
Créé et soutenu en France par le ministère des Finances français, le label ISR garantit le fait que l’analyse ESG (pour Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) des entreprises est effectuée selon un certain nombre de règles, notamment la prise en compte des critères ESG dans la construction/gestion d’un fonds et qu’elle a un impact sur la sélection des entreprises en portefeuille. L’ISR est très large et fait référence à la sélection des entreprises les mieux-disantes selon des critères ESG et l’on voit émerger très fortement aujourd’hui un autre sujet qui est celui du financement de l’économie verte.
Comment s’assurer qu’un investissement offre des garanties environnementales, à l’image d’un produit bio détenant un label bio ?
Le label Greenfin, le repère essentiel de la finance verte.
Autre label public français, Le label Greenfin (nouveau nom du label TEEC - Transition Energétique et Ecologique pour le Climat), créé et soutenu par le ministère de la Transition Ecologique, permet d’attester les garanties environnementales d’un produit « vert » telles que le fait d’avoir un pourcentage du portefeuille investi au bénéfice d’activités correspondant à une liste d’éco-activités et exclure les énergies fossiles, l’énergie nucléaire et les entreprises controversées.
Deux labels publics en France : ISR et Greenfin
Le label ISR, le plus répandu, est attribué à la moitié des 800 fonds durables disponibles sur le marché français, le signal que cette norme est désormais instaurée et ce, sur la base du volontariat puisque les gérants d’actifs ne sont obligés ni d’appliquer des critères ESG, ni d’obtenir le label.
Le Label Greenfin, malgré des volumes plus faibles, est d’une nature différente puisqu’il garantit qu’un fonds est réellement investi dans l’économie « verte ».
ISR et Greenfin, deux labels aux objectifs différents qui ne s’adressent pas à la même clientèle.
Les labels, la réponse des sociétés de gestion face à l’exigence des investisseurs
Les clients sont de plus en plus exigeants et souhaitent savoir à quoi sert/ contribue concrètement leur épargne au-delà de l’objectif de performance financière.
Certains vont aspirer à investir dans des entreprises dont l’activité n’est pas contraire à leurs valeurs morales, d’autres vont avoir comme objectif de financer l’économie verte par exemple lutter contre la destruction de la biodiversité, etc.
Les réponses seront donc différentes et les labels ont vocation à apporter un certain nombre de garanties pour l’investisseur.
Le label ISR garantit la transparence et la traçabilité des placements.
Un enjeu important pour les sociétés de gestion et les conseillers aujourd’hui est d’exposer le plus clairement possible aux investisseurs les promesses et garanties offertes par la gestion ISR. Les labels sont un élément important puisqu’ils apportent la garantie que les processus de gestion qu’affirment avoir les gérants sont audités et vérifiés par un tiers externe et indépendant. Ils sont un signal de qualité encore méconnu de l’épargnant final.
Labels et notations, c’est quoi la différence ?
Une entreprise est notée sur des critères ESG, une notation dont se sert le gérant d’actifs pour la combiner à son analyse financière et réaliser sa sélection de valeurs en portefeuille. C’est la stratégie du gérant qui va être labellisée. Mais le paysage européen de labellisation pour les produits financiers est aujourd’hui assez confus en raison de la multitude de labels présents : certains vont être plus ESG d’autres plus « verts ». Ce type de différence repose sur les référentiels des labels. Le label ISR par exemple n’exclut pas les énergies fossiles. Conséquence : Total, valeur pétrolière emblématique peut figurer dans des fonds labellisés ISR. Cela peut se justifier si le gérant et le conseiller financier sont en capacité d’expliquer que parmi les pétroliers, Total est engagée dans une stratégie de transition énergétique qui doit l’amener à zéro émission carbone à horizon 2050.
Le label ISR offre ce type de possibilité pas toujours facile à comprendre au premier regard. C’est pourquoi pour être en capacité d’aider les épargnants à franchir le pas vers l’investissement durable, les établissements financiers ont un gros travail de promotion à réaliser. Pour se faire, il semble indispensable de mettre en place un plan massif de formation des conseillers.
Dès lors, l’ISR pourra prendre davantage d’ampleur.
Labels ISR et performances
Les labels ISR ne sont pas une promesse de performance. Toutefois, toutes les études montrent qu’ils sont la plupart du temps un gage de performance et les entreprises qui prennent en compte à la fois les critères financiers et extra-financiers créent de la valeur sur le long terme.
Des simulations démontrent que les sociétés les mieux notées sur les critères ESG depuis 10 ou 20 ans surperforment systématiquement les grands indices.