Les GAFAM sont-elles clean ?

Les valeurs GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ne se sont jamais aussi bien portées et affichent un parcours boursier hors norme. Ces cinq géants technologiques américains ont vu leur capitalisation boursière croître de manière exponentielle, entraînant dans leur sillage les indices boursiers américains à la hausse. Mais cette croissance époustouflante, est-elle vertueuse ? Une question qui se pose au vu des multiples controverses dont ces entreprises font régulièrement l’objet (taxation, abus de position dominante, utilisation des données personnelles).

Chez OFI Asset Management, l’analyse des entreprises porte à la fois sur les données financières (croissance des résultats et du chiffre d’affaires) et extra-financières (évaluation du comportement vis-à-vis de l’environnement, respect des valeurs sociales, engagement sociétal et gouvernance d’entreprise).

Des réponses contrastées…

FACEBOOK
Depuis quelques années, le réseau social fait face à de nombreuses turbulences et subit une forte pression de la part des analystes ESG du fait de ses implications en termes de comportements sociaux assez contestables.
A cela s’ajoute des problématiques de gouvernance. Malgré une certaine diversification du conseil d’administration, l’absence de contre-pouvoir et l’émergence de votes contestataires aux Assemblées Générales révèlent de fortes dissensions au sommet de la société.
Autre sujet brûlant qui continue d'alimenter les débats depuis le scandale Cambridge Analytica (mars 2018) : l’utilisation des données personnelles, un motif qui vaut à Mark Zuckerberg, dirigeant de Facebook, d’être régulièrement convoqué et interrogé par les autorités américaines.
Pour le moment, ces controverses, qui pourraient avoir de graves conséquences sur la performance des actions, ne les empêchent pas de continuer à grimper, mais jusqu’à quand ? Selon nous, ces éléments négatifs pèseront un jour sur l’activité de Facebook.

Une gouvernance souple et dynamique n’est-elle pas moteur de la croissance à court terme ?
Une gouvernance très « mobile » présente de nombreuses vertus dans un premier temps mais dès lors qu’une entreprise croît de façon exponentielle, certaines règles immuables doivent être respectées.

Les décisions ne peuvent pas être prises par un seul homme.

GOOGLE
L’entreprise américaine de services technologiques est plutôt bien notée sur le plan environnemental en raison des différentes mesures qu’elle a su adopter. Il n’en est pas de même en ce qui concerne sa gouvernance qui commence à se dégrader. L’optimisation fiscale et les acquisitions agressives pouvant se traduire en abus de position dominante sont des signes à surveiller pour la suite…

AMAZON
Le géant américain du e-commerce voit apparaître plus de contestations lors des Assemblées Générales, notamment concernant l’empreinte carbone (pollution) et l’impact social. Autant de controverses qui pourraient, dans un futur proche, impacter négativement les cours boursiers d’Amazon si aucune mesure n’est prise pour y répondre.

APPLE
Outre la problématique des données personnelles gérée de manière plutôt efficace, le business model d’Apple (changement de produits tous les trois ans) entraîne un effet de surconsommation conséquent (gaspillage électronique), facteur négatif qui pèse sur l’appréciation ESG de l’entreprise. La gestion des fournisseurs est également un sujet épineux qui revient régulièrement sur la scène. En ce qui concerne la gouvernance, Apple essuie de plus en plus de critiques mais s’est engagée à davantage de mesures.

MICROSOFT
La multinationale informatique et micro-informatique américaine est le « bon élève » des cinq Gafam. Engagée depuis longtemps dans le développement durable, elle obtient des résultats plutôt satisfaisants sur les trois aspects de l’ESG. Satya Nadella, qui a pris les rênes de Microsoft en 2014, a su transformer la société et y insuffler un réel changement, à la fois social et environnemental.