La tech, pour le meilleur et pour le pire ?

Le secteur des grandes valeurs technologiques n’est pas schizophrénique, l’utilisation que nous en faisons si.

Pendant la pandémie, il a été un secteur de résilience incroyable (des personnes âgées moins isolées grâce à Face Time, télétravail et grâce à cela moins de pollution automobile …) et d’efficience énergétique mais il y a une contrepartie (ex des semi-conducteurs, il faut 30 litres d’eau pour purifier une puce de 2 grammes, qui elle-même consomme des métaux rares). On retrouve ce double visage dans le secteur de la 5G qui permet un transport des données plus rapide, la téléconsultation médicale… et de l’autre une consommation excessive responsable de la pollution numérique.

On ne va revenir en arrière mais il faut consommer moins, améliorer l’efficience.

Dans les data centers par exemple, on tente d’améliorer l’efficience à l’aide d’un indice, le PUE (Power Usage Effectiveness : indicateur d'efficacité énergétique utilisé pour qualifier l'efficacité énergétique d'un centre d'exploitation informatique), qui permet de mesurer l’énergie totale consommée pour refroidir le centre par rapport celle consommée par chacun des équipements.

Il y a certes l’aspect environnemental, il faut aussi tenir compte de l’aspect social : après les usines sans ouvriers, les hypermarchés sans caissières, donc une Tech qui créé des emplois différents (de développeurs principalement) mais moins qu’elle n’en supprime et cela nécessite une reconversion en termes d’employabilité.
Il faut aussi recycler car les déchets des équipements électriques et électroniques augmentent sans cesse (+21 % en 5 ans) et sont envoyés dans les pays émergents.

La tech soulève aussi de vraies questions de gouvernance, attention donc à l’extrême concentration sur des valeurs qui peuvent faire l’objet de controverses !
Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft : les cinq grandes firmes américaines qui dominent le marché du numérique), qui représentent à elles cinq près de 25 % du S&P 500, sont toutes plus ou moins impactées par des controverses (Apple et le travail forcé des Ouïghours, Facebook et son ex-employée lanceuse d'alerte, Amazon accusé de maltraitance régulière de ses employés…) or tous les fonds ESG ont des grilles d’exclusion et si l’on exclue ces valeurs des portefeuilles (ce qui est déjà le cas d’Apple), cela entrainera une baisse des cours de bourse donc du Nasdaq et du S&P 500.

Globalement, la Tech est-elle bien notée ?

L’ESG est aujourd’hui une comparaison, notamment Best-in-class, des meilleurs. Pour exemple, nous allons privilégier dans nos portefeuilles des valeurs comme ASML (l'un des leaders mondiaux de la fabrication de machines de photolithographie pour l'industrie des semi-conducteurs), Infinéon (groupe de semi-conducteurs, spin-off de Siemens AG, leader mondial du marché des composants pour cartes à puce et parmi les plus grands fabricants de puces électroniques), STM (Société de Transport de Montréal qui exploite les transports en commun à Montréal, à savoir le métro et le service d'autobus) car ils contribuent aux véhicules électriques et Dassault Systèmes (éditeur de logiciels spécialisé dans la conception 3D, le maquettisme numérique 3D et les solutions pour la gestion du cycle de vie d’un produit) pour son apport dans le domaine médical.
Les valeurs les moins bien notées sont celles qui font l’objet de controverses. Les GAFAM sont dans ce cas mais restent incontournables dans de nombreux portefeuilles car elles ont beaucoup de poids dans l’indice et elles bénéficient de l’effet FOMO (Fear Of Missing Out : peur de rater quelque chose), la peur de rater la hausse.
Cela semble inextricable jusqu’au moment où ces valeurs seront complètement exclues des portefeuilles.