Comment sélectionner un fonds durable performant ?

Quantalys

L’Investissement Socialement Responsable est un univers en plein expansion qui suscite l’engouement général auprès de tout type d’investisseurs, une appétence confirmée par la forte collecte de l’ordre de 100 milliards d’euros enregistrée par la thématique en Europe sur l’année 2020.

Mais pour un épargnant, choisir parmi les 2000 fonds ISR proposés sur ce marché n’est pas chose aisée. Une tâche d’autant plus compliquée sachant que les critères extra-financiers pris en compte dans les fonds durables ne sont pas tous normés, contrairement aux financiers, et chaque société de gestion donne sa propre définition de l’ISR et applique sa propre méthodologie.

Comment choisir un fonds durable ?

Stratégie thématique
Devant le large éventail de fonds ISR qui s’offre à lui, un épargnant doit prendre en compte ses convictions personnelles pour identifier quel type de placement privilégier, et notamment s’interroger sur sa propre définition de ce qui est responsable et durable.
Il pourra ensuite opter soit pour des fonds qui sélectionnent les entreprises les plus vertueuses au sein d’un secteur d’activité (stratégie « Best-in-Class »), soit privilégier des entreprises présentant des solutions positives pour la planète et financer des projets d’avenir (« Impact Investing »).

Stratégie d’exclusion
Inversement, si un épargnant souhaite exclure un secteur qui ne reflètent pas les valeurs qu’il défend, il peut s’orienter vers des fonds qui veillent à ne pas soutenir certaines activités (armement, nucléaire, alcool, …).

Variation de l’intensité ISR dans les fonds

L’intensité ISR (degré d’importance des critères extra-financiers dans la stratégie d’investissement) varie d’un fonds à l’autre. Certains gérants intègrent les critères ESG à la marge en privilégiant l’aspect financier. D’autres considèrent que l’extra-financier est éminemment financier et estiment que les licenciements, l’environnement, la gouvernance, … impacteront tôt ou tard la vie des entreprises. De ce fait, ils intègrent de façon prioritaire, voire obligatoire, les critères ESG dans leurs fonds.

Afin d’y voir plus clair sur l’intensité ISR des fonds et d’accompagner les épargnants dans leur choix d’investissement, Quantalys a mis en place un système de classification ESG allant jusqu’à 3 (Indicateur mesurant le caractère plus ou moins dominant des critères ESG dans la stratégie d’investissement du fonds : 0. Aucun / 1. Parmi d’autres 2. Prioritaire 3. Obligatoire).
Côté régulateur, l’AMF a intégré trois critères qui mesure l’intensité des indicateurs extra-financiers pour ainsi vérifier la réalité de l’engagement des entreprises.

Quantalys ESG Indicator

Les labels (français ou luxembourgeois) et notations sont également une bonne indication pour orienter les investisseurs en garantissant la qualité ISR d’un produit financier.

Mais comment s’assurer qu’un fonds est à la fois performant et durable ?

Un fonds ISR est un placement qui vise à profiter des opportunités des thématiques ESG tout en étant performant dans le temps.

Une fois que l’investisseur a bien vérifié que l’approche ESG et la stratégie d’investissement correspond a priori à ses objectifs (les fonds Environnement en faveur du climat et de la transition énergétique par exemple), comme pour n’importe quel fonds, l’investisseur doit ensuite affiner sa recherche des fonds ISR avec la classe d’actifs (financement via les Actions, les Obligations…) la zone géographique (Actions France, Europe, Monde…). Le comportement du fonds dans le passé sera un élément important à regarder (performances sur courte et longue période, niveau de risque…) dans l’absolu et également en relatif par rapport à ses pairs.

Pour s’assurer qu’il réponde à ce triple objectif, plusieurs solutions sont à la disposition de l’investisseur :

  • Visiter les portails d'information (Boursorama ou Quantalys) : base de données qui renseignent sur l’activité du fonds et ses performances.
  • Regarder le reporting mensuel des fonds : document synthétique qui regroupe des informations et des données permettant de suivre un placement (et mis à jour tous les mois).
  • Aller jusqu’à la lecture du portefeuille détaillé avant d’investir : vérifier si la composition du fonds correspond à l’objectif d’investissement de départ.

Comment éviter le « greenwashing » ?
L’essor de l'investissement socialement responsable fait voir le jour à de plus en plus de produits financiers étiquetés « ISR » mais certains d’entre eux profitent de cette tendance et s’avèrent non conformes à la stratégie annoncée. Il faut pouvoir éviter 3 pièges majeurs :

  • Les fonds « ISR » en théorie mais qui sont en réalité des fonds classiques : L’intensité ESG du fonds, la labellisation, la lecture de la stratégie d’investissement ou du reporting mensuel fera apparaître cette dissonance.
  • Ces fonds trop racoleurs, trop « marketing » sont souvent identifiables par leur discours proche des ONG et proposant des thématiques « trop » pointues et peu lisibles pour l’investisseur final. Un inconvénient pour l’épargnant qui s’écarte de ses objectifs avec un placement de niche trop risqué.
  • Le niveau des frais de gestion : ils se démarquent aussi par des niveaux de frais de gestion bien plus élevés (de l’ordre de 3% en frais fixes et de 15% frais variables) que ceux des vrais fonds durables.
Un fonds ISR mais pas à n’importe quel prix.

Enfin, l’investisseur doit vérifier la cohérence entre le fonds responsable et la société de gestion qui l’émet, à savoir si celle-ci est crédible et légitime dans cette démarche ISR. Pour cela, il peut effectuer quelques recherches et regarder, notamment sur internet, si elle est signataire des PRI (Principes d’Investissement Responsable de l’ONU), depuis combien de temps elle gère des fonds ISR, si ces derniers sont notés et/ou labélisés ou encore si elle a déjà été sanctionnée par l’AMF.