Comment financer une économie positive ?

Soutenir l’économie positive, c’est investir uniquement dans des entreprises responsables et engagées afin de financer la croissance vertueuse de demain. Un objectif noble qui pourrait réduire le champ des possibles des entreprise dont la principale raison d’être n’est pas de rendre le monde meilleur... mais le monde est en pleine évolution…

Le modèle économique actuel semble avoir atteint ses limites. Aujourd’hui, il n’est plus possible de créer de la croissance tout en pérennisant les inégalités sociales ou en ne luttant pas contre le changement climatique. L’économie positive s’inquiète et prend en compte les autres parties prenantes, pas uniquement les actionnaires, pour redistribuer une valeur de façon plus équitable.

L’économie positive se veut plus inclusive et plus durable.

Analyse ESG & économie positive, c’est quoi la différence ?

L’analyse ESG (pour Environnementale, Sociale et de Gouvernance) vise à sélectionner des sociétés qui ont mis en place des pratiques vertueuses, ce qui ne signifie pas que leur activité contribue à apporter une solution durable. Les entreprises ne sont pas jugées sur ce qu’elles font ou produisent mais sur la manière dont elles le font. Elle peut s’orienter vers des entreprises « polluantes » mais qui s’engagent à l’être moins. On parle alors d’acteurs de transition avec des pratiques ESG, une stratégie et une politique de RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise) résolument orientées à réduire leur externalité négative.
L’économie positive rassemble aussi les entreprises ayant intégré les critères ESG en leur sein mais pas uniquement…

L’impact investing

L’économie positive et la gestion à impact recherchent les entreprises qui, au travers de leur activité, apportent quelque chose de bénéfique à la société, notamment les acteurs du renouvelable qui fournissent des énergies propres (décarbonation de l’économie).
Inversement, des valeurs comme Mc Donald’s et Coca-Cola sont potentiellement rejetées, à la convenance du gérant de portefeuille, en raison du peu de vertus nutritives de leurs produits voire même de leur impact négatif sur la santé. Dans le secteur de l’agro-alimentaire, peuvent être intéressantes des sociétés qui travaillent sur des solutions pour notamment réduire le sel dans les aliments ou encore trouver des substituts naturels au sucre.
Royal DSM en est un bon exemple d’entreprise dont le business model apporte des solutions positives afin d’améliorer la qualité de vie de tous. Ancien extracteur de charbon dans le secteur de la chimie, la société a progressivement mis l’accent sur sa division nutrition qui représentait 63% de l’activité il y a encore peu de temps. Parallèlement à cela, elle travaille aujourd’hui sur des solutions novatrices en termes de nutrition (molécules de stévia, huile d'algues de Veramaris) et se concentre également sur la recherche d’enzymes capables de réduire les émissions de méthane animales.
Un autre nom parmi les entreprises utiles de la transition énergétique, celui de McPhy, un petit fabricant d’électrolyseurs français (« niche players ») qui permet de fournir des équipements et des stations de recharge pour l’hydrogène « vert » dont l’usage est reconsidéré par les Etats comme une potentielle source d’énergie propre. Insuffisamment promue jusqu’ici, d’importants investissements sont réalisés aujourd’hui pour mettre en avant son utilisation.
L’économie circulaire et la pollution par les plastiques sont devenues des enjeux majeurs car aujourd’hui, seuls 14% des plastiques sont recyclés globalement dans le monde. Face à ce dégât écologique et sanitaire, la société française Carbios développe des solutions de dépolymérisation et de biodégradation des matières plastiques et Tomra Systems fournit des équipements pour les systèmes de consigne, une solution adoptée par l’Allemagne qui lui a permis de recycler 90% de ses plastiques.

Les petites et moyennes sociétés ne sont pas les seules à contribuer positivement à l’économie, de grandes valeurs travaillent aussi dans l'intérêt des générations futures. En effet, au moment où la diminution des émissions de gaz à effet de serre est au cœur des préoccupations, le groupe Air Liquide s’est engagé à produire de l’hydrogène propre et Saint-Gobain contribue à réduire les émissions énergétiques des bâtiments à travers 50% de son activité.
Toutes ces actions permettent de réduire des émissions de CO2 à hauteur de 30 millions de tonnes par an, l’équivalent de ce qu’émet 6 millions d’habitants.

Les valeurs que nous recherchons sont celles qui permettent de réduire les effets négatifs ou d’apporter de nouvelles solutions.

Dans l’économie positive, les investisseurs cherchent à soutenir les entreprises stimulées par une réelle ambition sociétale.

La mesure d’impact

La mesure d’impact fait l’objet d’une analyse assez pointue et s’accompagne d’entretiens concernant la méthodologie de calcul qui diffère selon chaque entreprise. A ce jour, la nouvelle approche d’investissement qu’est l’impact investing est en phase de construction et nous sommes en train d’établir un référentiel d’indicateurs d’impact afin de pouvoir associer la performance à l’impact.